Pascal Huỳnh a récemment créé l'événement en mettant en vente son minuscule condo de 180 pieds carrés sur Facebook. L'annonce a suscité une avalanche de messages d'acheteurs intéressés. Ce n'est pas surprenant, malheureusement. Avec les prix de l'immobilier qui continuent de grimper en flèche, les micrologements, ces logements de très petite taille, deviennent de plus en plus populaires. Mais est-ce vraiment une solution à la crise du logement qui frappe le Québec ?
« C'est un microappartement, comme un minivan, que j'avais acheté en décembre 2023 pour y vivre avec mon copain », explique le professeur du Collège Champlain. Il a dû faire preuve d'ingéniosité pour aménager cet espace réduit, fabriquant des meubles sur mesure car aucun modèle standard ne rentrait. Une situation qui illustre parfaitement les contraintes auxquelles sont confrontés ceux qui se tournent vers ces logements.
Un acte de résistance contre la spéculation ?
Pascal Huỳnh a choisi de vendre son condo du carré Saint-Louis, dans Le Plateau-Mont-Royal, au prix où il l'a acquis, soit 150 000$. Un choix délibéré, selon lui, pour ne pas alimenter la spéculation financière. « L'ancien propriétaire l'avait acheté 120 000$ et il me l'a vendu 137 000$ », raconte-t-il. Il a ajouté au prix de vente les frais de notaire, la taxe de bienvenue payée en 2023 et les dépenses engagées pour de petits travaux.
En tant que défenseur des droits des locataires, je salue cette démarche. Trop souvent, on assiste à une course effrénée à la profitabilité dans l'immobilier, au détriment des besoins fondamentaux de logement des citoyens. Il est crucial de remettre en question ce système et de privilégier l'accès à un logement abordable et décent pour tous.
Une demande forte, mais un marché préoccupant
Pascal Huỳnh aurait pu, sans doute, obtenir un prix plus élevé. Son annonce sur Facebook – une simple publication dans sa communauté, sans passer par Marketplace – a généré une cinquantaine de messages, dont des offres d'achat de personnes n'ayant même pas visité l'appartement ! Sur les six visites organisées, trois acheteurs potentiels étaient prêts à signer sur-le-champ. Il a finalement choisi la personne qui lui avait envoyé le premier message sur Messenger.
L'engouement pour les micrologements est particulièrement marqué dans Le Plateau-Mont-Royal, un secteur prisé. « Ce secteur prestigieux est très en demande. Ces logements [de petite taille] sont rares, donc la valeur peut vite augmenter », confirme la courtière immobilière Michèle Arsenault.
Michèle Arsenault estime que Pascal Huỳnh aurait pu obtenir 10 000$ de plus. Elle s'attend à voir de plus en plus de micrologements apparaître sur le marché, une conséquence directe de la flambée des coûts de construction qui pousse les promoteurs à diviser les unités.
Mais attention, cette multiplication des micrologements ne doit pas masquer le problème de fond : le manque criant de logements abordables et adaptés aux besoins des familles. Ces micro-appartements peuvent être une solution temporaire pour certains, mais ils ne répondent pas à la demande globale et peuvent même exacerber les inégalités.
Que faire face à la crise du logement ?
La situation est alarmante. Au Québec, de nombreux locataires sont confrontés à des augmentations de loyer abusives, à des logements insalubres et à des propriétaires peu scrupuleux. Il est essentiel de connaître ses droits et de ne pas hésiter à les faire valoir.
Vous êtes locataire et vous rencontrez des difficultés ? Ne restez pas seul ! Rejoignez notre groupe Facebook Très bons locataires, mauvais proprios. C'est un espace d'échange et de soutien où vous pourrez partager vos expériences, obtenir des conseils et trouver de l'aide juridique.
Pour plus d'informations sur vos droits en tant que locataire, consultez les ressources suivantes :
- Tribunal administratif du logement (TAL) : https://tal.gouv.qc.ca/
- Loi sur la location d'immeubles : https://www.legisquebec.gouv.qc.ca/fr/lois/L-22-1/
- Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse : https://www.cdpdj.qc.ca/
N'oubliez pas : le logement est un droit fondamental. Ensemble, nous pouvons lutter pour un marché locatif plus juste et équitable.
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