Laval : Expulsions massives pour démolition – Quand le profit l'emporte sur le droit au logement

Un signal d'alarme retentit à Laval : 64 logements abordables sont sur le point de disparaître, laissant des dizaines de familles dans une situation précaire. Le propriétaire des immeubles du boulevard Cartier Ouest a notifié aux locataires leur expulsion, justifiée par une démolition prévue pour la construction de nouveaux bâtiments locatifs. Mais derrière cette opération se cache une réalité amère : la spéculation immobilière qui sacrifie le droit au logement sur l'autel du profit.

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Un coup dur en pleine crise du logement

Richard Desjardins, locataire depuis 31 ans, paie 515$ par mois pour son trois et demie. "Les nuits sont courtes", confie-t-il, conscient que l'indemnité proposée par le propriétaire (12 000$ dans son cas, calculée selon la loi) est loin d'être suffisante pour trouver un logement équivalent dans le contexte actuel de flambée des loyers. La loi prévoit des indemnités, certes, mais elles sont souvent dérisoires face à la réalité du marché. En tant que défenseur des droits des locataires, je suis consterné de voir comment ces mécanismes, censés protéger les plus vulnérables, s'avèrent inefficaces.

Marie Boutin, locataire depuis 30 ans, partage la même inquiétude : "L'avenir me fait peur. Je ne sais pas où je vais aller." Sylvie Cossette, elle, s'interroge sur la responsabilité de la Ville de Laval dans cette situation : "Je ne comprends pas pourquoi la Ville a autorisé la démolition."

La Ville se défausse

La Ville de Laval se défend en affirmant qu'elle n'avait pas le pouvoir d'empêcher la démolition, car les immeubles n'ont pas de valeur patrimoniale. Nesrine Saci, conseillère aux affaires publiques de Laval, explique : "La Ville n'a pas le pouvoir d'empêcher un propriétaire de démolir un bâtiment qui lui appartient, sauf s'il s'agit d'un bâtiment patrimonial." Consultez le site web de la Ville de Laval pour plus d'informations.

Mais cette réponse est inacceptable ! La Ville a un rôle à jouer dans la protection du parc immobilier abordable. Elle doit mettre en place des mécanismes pour encadrer les démolitions et favoriser la conservation des logements existants. La simple absence de valeur patrimoniale ne peut justifier le sacrifice du droit au logement.

Des recours limités, mais pas inexistants

Anne-Marie Gougeon, locataire depuis 13 ans, redoute de devoir payer le double pour un nouveau logement. "Et on va être 64 à se chercher un logement en même temps", déplore-t-elle. Une dizaine de locataires se sont regroupés pour contester leur expulsion, avec l'aide de l'Association coopérative d'économie familiale (ACEF) de Laval. Ils ont remis des lettres au greffe de la Ville et certains ont notifié au propriétaire leur refus de quitter les lieux.

Micheline Côté, directrice de l'ACEF de Laval, reconnaît que les recours sont limités. "La balle est dans le camp du propriétaire", indique-t-elle. Cependant, en soumettant leur dossier au Tribunal administratif du logement (TAL), les locataires pourraient obtenir le remboursement des frais de déménagement et de rebranchement, ainsi que les indemnités prévues. Consultez le site web du TAL pour connaître vos droits et les procédures à suivre.

Il est important de noter que le moratoire sur les évictions décrété en juin 2024 par le gouvernement Legault ne concerne pas les démolitions. Loi sur la habitation

Rejoignez la lutte !

Cette situation à Laval n'est qu'un exemple parmi tant d'autres de la crise du logement qui frappe le Québec. Nous devons nous mobiliser pour défendre le droit au logement et exiger des mesures concrètes pour protéger les locataires. Rejoignez notre groupe Facebook Très bons locataires, mauvais proprios pour partager vos expériences, obtenir des conseils et vous joindre à la lutte ! Ensemble, nous sommes plus forts.

Cédric Dussault, porte-parole du Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec, souligne que la démolition de logements ne résout en rien la crise. "Chaque fois qu'on perd des logements abordables, on ne les retrouve pas. Donc ça contribue à la crise du logement et à l'explosion des loyers."

Conclusion

La démolition des immeubles du boulevard Cartier Ouest est une illustration flagrante de la priorité accordée au profit au détriment du bien-être des locataires. Il est impératif que la Ville de Laval et le gouvernement du Québec prennent des mesures pour protéger le parc immobilier abordable et garantir le droit au logement pour tous.

Source : Article "Des locataires évincés pour permettre la démolition de leurs logements à Laval" publié dans Le Devoir le 9 janvier. Lien vers l'article original

AVIS IMPORTANT : Les informations contenues dans cet article sont fournies à titre informatif seulement et ne constituent pas un avis juridique. Si vous êtes confronté à une situation d'expulsion ou si vous avez des questions concernant vos droits en tant que locataire, il est fortement recommandé de consulter un avocat ou un organisme d'aide juridique. L'Ordre des avocats du Québec peut vous aider à trouver un professionnel qualifié : https://www.barreau.qc.ca/

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